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Textes se rapportant à l'alpinisme, à l'himalayisme, au Népal, à la France.

Catalasig février 2019

CATALASIG Février 2019. MISCELLANEES

 

BLONDE FLEUR DE LOTUS, POESIE

Voici une poésie qui a pour objet d’ouvrir l’appétit en sapience malivole. J’ai dû l’écrire au cours d’une marche d’approche ou d’un trek pour faire sourire mes amis. Le grivois affleure ? Chouette. Ras le bol (ou plein le cul, as you like) des bêlements hyperboliques des moutons et moutonnes de Panurge qui se complaisent dans le gnian-gnian, l’émerveillement mièvre, la spiritualité rose bonbon.

BLONDE FLEUR DE LOTUS

Ils marchent depuis l’aube, le soleil est luisant

Au cours d’un long périple, un trekking épuisant

Elle s’arrête soudain, et devant tout le monde

Les coolies, les sherpas, les sahibs formant ronde

Ah ! Vous imaginez en elle quel émoi

Au milieu du chemin, elle met pantalon bas

En criant : « Nom de lui, j’ai chopé la colique ».

Le vallon tout en bas, s’étale bucolique

L’endroit étant propice, à une longue pause

Tous s’asseyent, rient et parlent, de trekking je suppose

Le toubib consulté, lui parle tourista

De légumes mal cuits, fruits sales, eau croupie

Elle n’écoute pas, elle reste accroupie

Sur fond d’Himalaya, brillent ses mollets roses

Ses fesses rebondies, sur ses talons reposent.

Ses cuisses entrouvertes, laissent apercevoir

Un sexe fort joli, un divin arrosoir

Habitués au sombre, à des pubis tout noirs

Les Sherpas fascinés, observent silencieux

Rêveurs ou attentifs, ou simplement curieux

Ils scrutent avidement cette bouche profonde,

Cette fleur de lotus, fendant sa touffe blonde.

CHAUVINISME CATALAN

TRAMONTANE. Un vent féminin a l’accent catalan, brutal, coléreux, fougueux, intraitable, qui même refuse aux arbres la verticale. Un vent au long court formidable aspirateur de miasmes, de nuages, d’hypocrisies, de ce qui est mièvre dans les parlottes, les modes, les discours et les promesses des politiques qu’il emporte et rejette au large. Détestée par les uns, bénie par les autres qui savent que sans elle la région serait envahie par de gros Britishs avec ou sans cigares, que Canet, Saint Cyprien, Argelès, Banyuls, Collioure seraient des Nice avec Promenade des Anglais…

CATALOGNE. Un fer à cheval de collines et de montagnes encerclant une plaine, fond d’étangs disparus, se jetant au levant dans la Méditerranée. Une bande côtière la Salanque, la salée, salie de constructions dans sa partie Nord mais protégée dans sa partie rocheuse, la Vermeille. Là, l’accès à la mer n’est nulle part rendu impossible par les murs de propriétés privées comme on le voit sur la côte d’Azur où les bords de mer sont quasi inaccessibles au baigneur lambda. Catalogne, un ensemble de reliefs puissants et de plats moutonnants sous un climat, certainement en cours de changement, mais toujours étonnant. Un vaste ciel, un soleil dominateur jetant une intense luminosité sur les choses et les gens. Et sa Tramontane ! Et ses pinards cuissus et rugueux ou tendres et doux ! Parlant pinards, j’ai plaisir à rappeler que dans Cyrano de Bergerac une assemblée attablée écoute la liste des vins qu’énumère le troquet, et quand celui-ci lâche le nom Rivesaltes, une voix crie halte. Et son Catalan, langue indo-européenne s’il en est. L’autre jour au supermarché, dans la queue (chômage d’où proviens-tu ?) devant la caissière, une Catalane. Souriante, prête à la tchatche. Elle parle un peu le catalan. Accompagnés de sourires, de rires et de bonne humeur nos deux balbutiements nous permettent de communiquer dans cette langue. Je lui offre quelques axiomes que m’a appris ma Grand-mère qui ne parlait pas un mot de français. Je les cite, écrits en phonétique :

Carn fa carn y bi fa san

Din dal bentre tout se rabège

Tout va bentre ménous qui éntre.

Et à voix basse :

Castagnes y bi no-ou pète bourrègue al coul m’esco-ou

Et, nous séparant le cœur ému de bonne humeur, nous avons conclu :

Maï mourirem et Sempre an daban.

Mais j’ai oublié de lui dire que, lorsque je suis arrivé à Grenoble, il y a fort longtemps de cela, j’ai appris qu’avant les fêtes de Noël, de joyeux adolescents parcouraient, la nuit, les rues de cette ville chassant les chats insomniaques pour les manger. Et que cela m’avait rappelé que cette coutume barbare avait également eu cours en Catalogne, en témoignait ce dicton :

Ramène Miguel qu’al gat es à l’ouille.

 

CATALANS

Et ses Catalans, un peu chauvins, un peu ridicules au temps où l’Europe s’éveille et oun poc cougn quand ils rêvent d’indépendance. Quand ils rejettent tout ce qui n’est pas sang et or et chantent :

Al catala es la nostre bida, al nostre esser, al nostre pa… 

Et ils ont bien changé, l’autre jour un ami me disait :

Vous les Catalans vous ouvrez les bras aux autres, mais vous ne les refermez jamais, nous…

 

ORANGE, AH ! LA FIBRE, OH ! LA FIBRE!

Ollé LA FIBRE, la fibre, la fibre,… ELLE VA ARRIVER, vous allez voir ce que vous allez voir. ELLE EST ARRIVEE et depuis qu’elle est là, mon e-mail n’a jamais aussi mal marché !

 

PAUVRETE, MISERE

Alain Rey, linguiste, lexicologue, a, sur la misère, écrit :

Le mot misère est parti de la psychologie, car le latin miseria signifiait surtout malheur… Puis misère a concerné la dureté de la société, qui maintient ou conduit un grand nombre de personnes à l’indigence… Un des projets essentiels d’une sociologie digne de ce nom, c’est de rendre compte des inégalités, des dominations, des violences concrètes et symboliques. Celles-ci aboutissent, pour une partie de l’humanité, à une misère économique et morale. L’Universitaire Bourdieu… s’en est pris, de manière énergique, militante, parfois discutable à la malfaisance de tout système établi et de toute classe dominante… Il dirigea la rédaction de La Misère du monde un recueil de témoignages très concrets (que je critiquais en son temps parce qu’il ne citait aucun exemple de misérables du Tiers-monde) sur la condition inacceptable de trop de Français, en symbole d’un problème mondial… Le mot misère va plus loin que la pauvreté, il est à la fois dénonciateur et ému. Hugo… avait d’abord intitulé Les Misères, l’immense roman devenu Les Misérables… Quand les sciences dites humaines ne se contentent pas d’analyser leur objet, mais dénoncent en expliquant et essayent de remonter aux causes des catastrophes humaines, l’inégalité, la misère, il y a lieu de leur dire merci…

 

RE-INTERNATIONALISER,

                                    HIERARCHISER, POUVOIR D’ACHAT

- Les classes médianes (dont, bien que smicard, je fais partie) luttent pour leur pouvoir d’achat. Pourtant les chariots de ses membres sont toujours bien remplis à la sortie des supermarchés ! Pourtant quand on regarde la télé, on ne voit aucune émission sur la malnutrition, sur les disettes, les famines. Par contre, pullulent les émissions sur les aliments, la bouffe… et la malbouffe, le pain contient du gluten ! Il faut manger 5 légumes et fruits par jour suivi d’un petit coup de pub :  mangez le sandwich Z, les barres de chocolat enrobées de Y... Nom de gu, juron dauphinois, ça se plaint, ça gémit mais ça bouffe. Et vont les émissions sur la mangeaille, celles des coiffés de toques blanches, celles des cols bleu-blanc-rouge, et même celles rapportant Les Olympiades des fourneaux, … Ces classes médianes ne pourraient-elles se dirent qu’elles font partie des nantis, dans leur nation et évidemment de la terre. Qu’il y a en France des pauvres, des enfants pauvres. Qu’il y a des misérables dans les pays du Sud, des millions d’enfants et d’adultes qui ont faim, qui meurent de malnutrition. Je répète qui meurent ! Rêvons à des membres des classes moyennes qui manifesteraient pour améliorer en France, le sort de ces pauvres et de leurs enfants, dans les pays misérables pour supprimer la misère létale. J’entends :

Oui, mais comment faire ?

Je cite Clausewitz :

Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

En rajoutant : il y a toujours dans notre entourage plus pauvre que soi.

Autres thèmes :

- on condamne pour des mots, des propos à consonnance racistes, pourtant certains ne sont que des tics de langage ou sont prononcés pour faire sourire. On manifeste avec le plus grand sérieux pour protéger des animaux. Végétariens, végétaliens, végans sont tous au combat ! On lutte pour la Laïcité, la Démocratie, la République (bien que ces mots ont un sens qui varie suivant les époques), mais on ne parle jamais des mots oubliés, le mot démocratie contient les termes : Liberté, Egalité, Fraternité. Les mots république, démocratie, laïcité et liberté saturent les phrases des présentateurs de télé, les articles de presse, les discours des politiques. Ils donnent même naissance à de nombreuses associations de défense. Mais où sont les mots égalité, fraternité ? Ils sont oubliés, je crois le vent les a semés.

- on pleurniche sur la misère mais on achète à ses enfants des pantalons avec de faux trous. Quel indice de grossièreté pour ceux qui portent des pantalons à trous parce qu’ils n’ont pas les moyens d’en acheter des bons.

- …

Et cela en toute impunité.

- Et combien s’insurgent vraiment contre les vrais coupables, utilisent la violence contre eux ?

 

RE- MILLIARDAIRES ET ENFANTS PAUVRES

Je n’insisterai jamais assez sur notre bienêtre et sur la pauvreté et la misère.

D’Einstein.

Le mot progrès n’aura aucun sens tant qu’il y aura sur terre un enfant malheureux.

De Martin Hirsch, conseiller d’Etat, président d’Emmaüs… La pauvreté en héritage, Ed. Robert Laffont :

Une enfant, Aude, 11 ans : Les enfants de sa classe l’ont prise à partie parce qu’elle était mal habillée…

Une maman parlant de son enfant : Avec un bol de chocolat ça remplace le dîner.

Le saturnisme est véritablement la maladie des enfants pauvres, ceux qui vivent dans des taudis. Intoxication grave… lésions neurologiques irréversibles… retards psychomoteurs… diminution du QI… Elle frappe les plus jeunes… En 1999, l’INSRM évaluait à 84.000 le nombre d’enfants d’un à six ans atteint de plombémie…

Un directeur d’école primaire : Cet après-midi j’ai reçu une maman qui retirait son fils de l’étude (soutien scolaire), parce que 30 euros par mois, c’est trop cher…

Un directeur d’école : Des jeunes professeurs s’effondrent dans mon bureau parce qu’ils ne supportent pas la pauvreté des enfants.

Comment peut-on être milliardaire ou simplement riche ou simple nanti, quand on sait qu’il y a dans son pays deux millions d’enfants pauvres, qu’il y a sur terre plus de 3 millions d’enfants de moins de 7 ans qui meurent tous les ans de malnutrition (F.A.O. Nations unies) ? Cela dénote une absence totale d’humanité, de cœur, de sens civique, de sens moral. Mesdames, messieurs aux avoirs immenses, parlons franc : vous êtes des brigands, vous êtes des assassins. Vous devriez être condamnés au nom des mots fraternité et égalité et au motif de vol et comportement meurtrier. 

Certains parlent de distribution des fortunes. Mais cela ne servirait à rien, elles seraient très rapidement diluées.   Il ne faut que niveler :

Alexandre Dumas :

Il n’y a ni bonheur ni malheur, il n’y a que la comparaison d’un état à un autre.

Comparaison dans l’avoir mais aussi dans la simple domination, le niveau de savoir, le pouvoir d’entreprendre, le simple bienêtre. Il faut que tous aient le sentiment d’exister, d’exister par rapport aux autres. Le pauvre, le misérable compare, il a conscience de son état d’être inférieur. Voilà la source des mécontentements, des manifestations, des grèves, des luttes, des révolutions, des guerres civiles.

 

L’ESPOIR.

- La terre se réchauffe, les Esquimaux se frottent les mains, quelques milliards d’individus ont peur. Est-ce la fin des temps ? Non, comme Malraux, gardons l’espoir. L’Espoir ! Pour lutter contre le réchauffement vite, dans un premier temps une Ordonnance. Qui limite la puissance des voitures, leur vitesse au-delà de 130 km/h, qui taxe les véhicules n’ayant qu’une personne à bord, qui interdit la circulation dans les villes… Mais dirons certains, tu oublies de questionner : Quelle est la part de carbone dégagée par les voitures au regard de celle des camions, des navires, pétroliers, porte caisses ou de croisière ? Des avions pour touristes ? Quoiqu’il en soit et la chose est merveilleuse, pour lutter contre ces maux des Parisiens défilent courageusement dans les rues. Vous parlez de contrefeux à des révoltes ? allons, allons !

- De plus, sur la Terre, des individus se battent, sont blessés, torturés, tués, des femmes sont violées. Pour arrêter les conflits le pape récite et demande à ce qu’on récite des prières. Chose facile, pour cela, nul besoin d’ordonnance.

- On assassine des journalistes de Charlie hebdo, les plus intrépides de nos concitoyens défilent en criant Nous sommes tous des Charlie hebdo. Et se marrent les commanditaires des assassins qui murmurent :

Pauvres mecs, défilez, défilez, braillez, braillez, vous n’êtes bon qu’à ça.

 

HIMALAYISME ALPINISME, RODOLPHE POPIER

Il y a la vie de tous les jours qui n’a nul besoin d’être rapportée. Il y a l’événement trop souvent transmis par les journalistes en mal de scoop et les sophistes de clubs. Et il y a l’Histoire !

Un scoop une manière de créer et de saluer un événement à la mode. Ainsi, il fut un temps où des médias spécialisés montagne ou membres de club criaient :

- les murs d’escalade ouvrent les portes de l’alpinisme aux classes pauvres, terminé l’alpinisme pour les lords (sic).

Et moi j’ajoute : Namasté Robert Paragot, Lucien Bérardini, Tita Piaz, le Père Gaspard,… vous ne vous doutiez pas que vous étiez des notables, des V.I.P., des lords.

- l’ascension des plus de 8000 mètres, l’ascension de quatorze (ils sont au moins 23 !) plus de 8000 mètres (même par des itinéraires faciles) sont des exploits ?

Ils ne l’étaient plus depuis belle lurette mais ils étaient rapportés par des médias-leaders d’une nullité affligeante qui confondaient scoops, événements et histoire.

Ou ils passaient sous silence des anomalies de taille himalayennes : pour former un guide français, 2 mois de stage suffisaient. Pour former un guide sherpa ? Les premiers ne sont arrivés qu’après plus de 25 ans de formation.

Mais aujourd’hui de nouveaux médias commencent à s’imposer, ce ne sont plus des scoopers, des narrateurs d’événements, des joueurs de clairon, ce sont des historiens. Dans le domaine de l’alpinisme-himalayisme je ne citerai que le nom de Rodolphe Popier.  Cet analyste se rend tous les ans au Népal, rencontre des confrères, enquête, questionne, compare, dissèque. Quel journal d’alpinisme lui confie des articles ? Aucun ? Si, un, le Club alpin français lui a demandé, pour sa revue La montagne, de tenir la chronique des ascensions. Bravo, notre vieille dondon est donc capable de sortir de ses béni-oui-oui !

 

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